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Meilleur Film - British Film Awards

Sélection Officielle – Festival de Berlin

Prix du Jury -  Festival de Rome

 

 

 

 

 

 

This is England

 

Un film de Shane Meadows

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sortie le 17 octobre 2007

 

Durée : 1H37

        

 

 

    

Presse : Bossa Nova

Michel Burstein

Tél : 01 43 26 26 26

[email protected]

 

 

 

 

Distribution: Ad Vitam

  Tel: 01 46 34 75 74

Fax: 01 46 34 75 09

[email protected]

 

 
 

 

 

 

 

 


Plus d’informations, photos du film et textes du dossier de presse disponibles sur :

www.advitamdistribution.com ou www.bossa-nova.info

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Synopsis

 

1983 – Shaun, 12 ans, habite avec sa mère dans une ville côtière du nord de l’Angleterre. Garçon solitaire, c’est pour lui le début des vacances d’été, lorsqu’il rencontre un groupe de skinheads locaux. Avec eux, Shaun découvre le monde des fêtes, du premier amour et des bottes Dr Martens. Le ton change quand Combo, un skinhead raciste et plus âgé, sort de prison. Alors que sa bande harcèle les communautés étrangères locales, Shaun va subir un rite de passage qui le sortira violemment de l’enfance.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notes de production

 

 

La genèse du film

This is England se passe pendant les années 80. C’est l’époque de Roland Rat, de l’aérobic, des blockbusters, de Margaret Thatcher, de la guerre des Malouines, des tensions raciales et des skinheads. Shane Meadows dresse le portrait d’une époque souvent culturellement sous-estimée. Avec comme décor la scène skinhead dans une petite ville côtière moribonde, on assiste à un rite de passage, à un niveau à la fois culturel et personnel, à travers les yeux d’un garçon de 12 ans.

Shane a réfléchi à This is England pour la première fois sur le tournage de son film précédent, Dead Man’s Shoes, une histoire de persécution, d’abus de pouvoir et de vengeance dans l’Angleterre rurale. Ce film a permis au réalisateur d’explorer la nature de l’intimidation par la force et la violence.

Plus spécifiquement, quand il avait 12 ans, Shane est devenu un skinhead. « Je pensais que le but ultime à atteindre pour tout homme dans sa vie, c’était cette virilité violente. Je rêvais d’être comme Jimmy Boyle, John McVicar ou Kray. Tout comme les gamins d’aujourd’hui adorent Beckham, j’adorais Jimmy Boyle. Je voulais voir les hommes se battre, je cherchais à provoquer cette violence et c’est devenu très difficile pour moi de vivre avec ce sentiment. » Ironiquement, c’est cette expérience, ainsi que le parcours de Jimmy Boyle (un criminel devenu sculpteur), qui a influencé Shane de façon positive. Le réalisateur se souvient de son enfance dans les années 80 à Uttoxeter, une ville de 10 000 habitants dans les Midlands, prototype même de l’Angleterre rurale appauvrie par Thatcher, où le taux de chômage était écrasant. « En venant d’une ville comme Uttoxeter, personne ne s’attend à ce que vous deveniez réalisateur. En un sens, ma réaction face à cette violence a été l’élément déclencheur pour que je sorte de ce mode de vie. »

 

Pour Shane, réaliser This is England a été un moyen d’exorciser les démons de cette nuit de violence. Cependant, l’impact de ces jeunes années d’expériences se ressent sur l’ensemble de son oeuvre. La question de la virilité se retrouve dans tous ses films, aussi bien dans le club de boxe de 24 heures sur 24 ou dans l’amitié masculine ambiguë de A Room for Romeo Brass. Il pose la question des structures du pouvoir masculin et de la vengeance dans Dead Man’s Shoes ainsi qu’à travers les bandes d’adolescents ou les figures paternelles de This is England. « En termes cinématographiques, c’est un peu comme La Guerre des Etoiles, plaisante-t-il. Je suis en plein dans la série des épisodes précédant ma trilogie. This is England se passe à une époque antérieure à tous mes autres films. Ces derniers racontent les 15 ans qui ont suivi quand, même si je détestais la violence, j’étais devenu un petit truand. Je crois que This is England remonte aussi loin que je le peux et m’a permis de mettre le doigt sur les origines de mon désir de réaliser des films. »

 

 

À la recherche de Shaun.

Le casting est une part essentielle de chaque film de Shane Meadows. Lorsqu’il travaille avec des non professionnels, il est un réalisateur intuitif qui laisse l’histoire prendre forme lors de différents ateliers. La structure du film est alors développée de manière organique autour de la personnalité de l’un de ses acteurs, souvent des jeunes gens arrivés au cinéma par des chemins atypiques. Pour This is England, il tenait son point de départ : la culture skinhead, le fait de grandir dans les années 80 et l’enfance interrompue par la violence. Cependant, la matière du film dépendait du rôle principal qu’il restait à trouver, ce qui demanderait beaucoup de travail ainsi qu’une pincée de chance et de magie.

Alors qu’ils cherchaient Shaun, Shane et Louise Meadows (sa femme et sa collaboratrice) ont trouvé le reste du casting et ont organisé de nombreuses auditions dans le pays. Ils en vinrent à la conclusion qu’il leur fallait « un vrai gamin de la rue » comme l’a dit Louise. Ils ont alors fait appel à un génie du casting sauvage, Des Hamilton. Des avait travaillé avec Lynne Ramsay sur son film Ratcatcher dont le casting était constitué de non professionnels. Grâce à des discussions avec Shane, Des a définit la personnalité du personnage qu’il devait trouver. Des a alors ciblé des régions dans lequel le vrai Shane vivrait. Des annonces de casting ont donc été distribuées dans des camps de vacances sur la côte est et Des a surtout axé ses recherches sur la ville de Grimsby. C’est au « Space Project », un lieu réservé aux enfants venant de familles pauvres, souvent expulsés de l’école, que Des a trouvé les qualités dont il avait besoin : un mélange d’innocence et de dureté qui caractérise ces enfants.

 

 

 

Thomas « Tommo » Turgoose

À Grimsby, l’équipe est tombée sur Thomas « Tommo » Turgoose, un garçon de 13 ans qui avait grandi avec peu de cartes en main. Petit, il faisait plus jeune que son âge, ce qui avait renforcé son caractère. Tous les enfants que Shane et Louise avaient rencontrés avaient très envie de tourner dans un film, Tommo était différent. Il a demandé à être payé pour chaque audition. Il était un petit arnaqueur futé, malheureusement incapable d’envisager toute autre forme d’échange. Le producteur Mark Herbert se souvient de la forte impression qu’il lui a fait lors de sa première audition : « Il était, “l’un d’entre eux“, vous voyez ? Il était très culotté et avait un sacré sens de la répartie ! Mais en même temps, il était beaucoup plus fin qu’il ne le laissait paraître ».

« J’ai ressenti ce que les réalisateurs ressentent quand ils sont face à la magie, le fameux Facteur X de Simon Cowell », dit Shane chez qui l’impact de la rencontre avec le garçon a été très profond. « Je me suis reconnu en lui. Je me souviens qu’à l’école, certains professeurs m’avaient dit que je finirai en prison, que le pire m’attendait. Cependant, certaines personnes ont tout de même crû en moi et j’ai réussi à faire quelque chose de ma vie. » Au moment de la rencontre avec Tommo, deux autres garçons étaient envisagés pour le rôle. Ils étaient issus de l’atelier de théâtre Carlton de Nottingham. Ils avaient une formation qui leur permettait d’envisager le rôle plus sereinement. Tommo, par contre, avait une vie plus chaotique. Il était hyperactif, allait à l’école une heure par semaine et venait d’être refusé comme figurant dans une pièce à l’école.

 

Pour Shane, le choix n’était pas seulement évident, c’était une question de vérité artistique. « Je me suis dit que je préférais tenter ma chance avec un gamin comme Tommo, quitte à échouer. Si vous tournez le dos à celui qui devrait de manière évidente interpréter le rôle, ce n’est même pas la peine de faire le film. J’étais face à un cercle vertueux : faire un film sur soi et finir par se trouver. C’est assez dingue ! ».

This is England est devenu tout autant l’histoire de Shane que celle de Tommo. L’accent a été mis sur la perte de la figure paternelle et Tommo a apporté une caractéristique nouvelle au personnage de Shaun : un garçon qui, contrairement à Shane, est plus heureux lorsqu’il est seul.

Cela va sans dire que le fait de choisir Tommo était très risqué : son personnage apparaît dans chaque scène, ce qui est une lourde responsabilité pour un acteur. Le tournage a connu son lot de difficultés. À la fin de la première semaine, lorsque Tommo a pris conscience de la somme de travail qui lui incombait, il a soudain déclaré qu’il ne se sentait pas à la hauteur. Shane était si étonné qu’il a même envisagé de faire croire au gamin qu’il était contractuellement lié au projet. Shane a opté pour une discussion à coeurs ouverts. « Je lui ai dit, “ Si tu ne vas pas au bout de ce projet, je crois sincèrement que tu le regretteras toute ta vie. Car si tu ne vas pas jusqu’au bout maintenant, je crois que tu n’accompliras jamais rien dans ta vie. On m’a donné ma chance un peu plus tard que toi et, honnêtement, je n’aurais pas pu faire ça à ton âge...“ Je savais qu’il serait sensible au risque de jamais rien faire de sa vie. »

 

Tommo a été touché par cette discussion et, tout comme Andrew Shim (la jeune star de A Room for Romeo Brass), dès que Tommo a décidé de s’y mettre, son appétit pour le cinéma devint insatiable. De la réalisation au montage, il voulait tout apprendre. « Nous avons même changé son régime alimentaire.» Shane se souvient avec humour de cette transformation radicale. « Les chips et le Coca-Cola sont partis à la poubelle. À la fin du tournage, lui et moi ne buvions que des jus de fruits, il ne nous manquait plus qu’un prof de gym sur le plateau ! ».

 

Andrew Shim pouvait facilement comprendre ce que Tommo traversait, le réalisateur lui ayant donné sa chance 7 ans auparavant. « Il me faisait penser à moi. Tout comme lui, je ne préparais jamais ma scène, je jouais et je rigolais jusqu’à ce qu’on crie “Action !“. Dès qu’il buvait du Coca-Cola, il devenait hyper nerveux et nous rendait tous dingues mais dès qu’on disait “Action !“, son visage se figeait et il était tout de suite dedans. »

Stephen Graham, qui a tourné dans Gangs of New York et Snatch, représente l’homme fort par excellence, et était particulièrement observé par Tommo. Tout comme dans le film, les deux sont devenus très amis. Ils ont même monté un spectacle pour l’équipe pendant le tournage. Cependant, travailler avec un gamin comme Tommo implique de nombreuses responsabilités. Il n’était pas question de devenir les meilleurs amis du monde pendant les 6 semaines du tournage et de ne plus jamais se revoir après, comme c’est souvent le cas.

Shane se souvient. « J’avais l’impression de lui dire juste ce qu’il fallait pour qu’il fasse le film, je ne pouvais pas l’abandonner après. On ne peut pas traiter un enfant comme un adulte car l’enfant risque de se sentir manipulé, piégé. » Les 3 adultes, Andrew, Shane et Stephen ont conclu un accord : ils s’occuperaient de Tommo après le tournage. Ce dernier passe beaucoup de temps avec la famille de Stephen. Il a même tourné un film pour la BBC avec lui.

 

 

 

Trouver le style

Reconstituer l’Angleterre des années 80 était un vrai challenge pour le réalisateur qui n’avait jamais réalisé de films d’époque. Alors qu’elle peut paraître comme une histoire récente, reconstituer cette période peut s’avérer aussi difficile qu’une reconstitution de l’ère victorienne. Même si certains quartiers n’ont pas changé depuis plus de 20 ans, certains détails tels que les fenêtres en PVC et les antennes satellites trahissent leur passé récent. Après de nombreuses recherches, Richard Knight, le régisseur d’extérieurs, a découvert le quartier de St Anne à Nottingham. C’est l’un des rares endroits qui n’avait absolument pas changé. Tout le quartier était virtuellement piéton, comme il avait été conçu dans les années 70, et n’avait jamais été modernisé.

 

Ne disposant que d’un budget très serré, Mark Leese, le chef décorateur, a reçu l’ordre de créer un monde simple, authentique, qui ressemble aux gens qui y vivaient. Des détails comme le papier peint au-dessus du lit de Shaun ont permis d’ajouter de la vraisemblance. « J’ai longuement parlé de mon enfance avec Mark Leese », dit Shane. « Nous avons parlé de choses simples comme le papier peint que j’avais dans ma chambre, dont je tirais des bouts quand je m’ennuyais. Il en manquait des pans entiers au bout d’un moment. Ce genre de chose ne coûte rien. »

Danny Cohen, le chef opérateur, a trouvé la beauté de ce genre de monde urbain. Il a tourné en 16 mm pour donner une apparence plus crue à l’image, comme dans les films que Shane avait vus plus jeune tels que Made in Britain et les films plus anciens d’Alan Clarke ou ceux de Mike Leigh et Ken Loach.

 

La petite ville côtière était un autre aspect des souvenirs d’enfance de Shane : « Quand quelque chose d’important se passait dans le “monde skinhead“, c’était toujours dans une ville côtière. J’ai souvent participé à des “aventures“ pendant lesquelles je me suis battu et j’ai couru dans ces rues. » La côte anglaise a une connotation supplémentaire pour Shane. « Je me suis souvenu de mon escapade à Skegness quand j’étais petit et combien j’avais trouvé beau ce paysage. Quand vous retournez dans ce genre d’endroit en tant qu’adulte, vous êtes frappé par la tristesse de ces villes côtières. Vous vous dites que ça a bien changé lorsque vous voyez les eaux sales, puis vous comprenez que c’est vous qui avez changé. » Comme Mark Herbert l’avait suggéré, les scènes de bord de mer ont été tournées à Grimsby. C’est là qu’ils avaient trouvé Tommo et l’endroit devint très important car le jeune acteur pouvait y garder un contact avec sa vie de tous les jours en dehors du tournage.

 

À l’origine, Shane avait visité de nombreux endroits marqués par la culture skinhead. Au sujet du seul livre de photos de Gavin Watson, Skins, il dit : « Ce livre me touche énormément. Ce sont mes amis, ceux avec qui j’ai grandi. Même si les photos ne sont pas dans le film, elles m’ont inspiré et aidé à trouver Tommo. Par exemple, la photo d’un jeune garçon posant dans une usine à côté d’un jeune homme plus âgé était l’image idéale de Woody et Shaun. »

 

Le look skinhead, de la chemise Ben Sherman aux bottes Dr Martens en passant par la coupe de cheveux, a été méticuleusement récréé. Mark Herbert se souvient de l’état de tension nerveuse dans lequel il était lorsque les actrices ont dû se transformer. La transformation la plus radicale a été celle de Vicky McClure, dont les très longs cheveux ont dû être pratiquement rasés, alors qu’on faisait à Jo Hartley une permanente très années 80. « L’atmosphère était extrêmement tendue. On bouclait le budget de production et les filles se faisaient raser la tête et décolorer les cheveux ! »

 

 

Les Malouines

Le personnage de Shaun, mélange de Shane et de Tommo, grandit sans père. Celui-ci est mort au combat pendant la guerre des Malouines, un événement historique pour ainsi dire oublié. Contrairement aux deux guerres mondiales, il n’y a aucune commémoration de cette « victoire ». Alors qu’elle avait été vue comme le vecteur d’accession au pouvoir de Margaret Thatcher, on ne se souvient plus de la guerre des Malouines comme d’une guerre héroïque, pour peu qu’on s’en souvienne tout court. Pour Shane, cette guerre est un parallèle aux deux guerres d’Irak. « On voit l’Irak comme si on y était allé, tout fait exploser et reparti. Aucune guerre n’est aussi simple que ça. L’Irak est à présent un prototype de complexité. Les Malouines étaient pour moi un peu comme ça aussi : une guerre qui n’en était pas vraiment une et surtout la manière dont on s’en souvient... Pour moi, si même une seule personne meurt, elle ne doit pas être oubliée. Je voulais voir l’effet de la claque que cela peutt être, à travers les yeux d’un enfant. » Des images d’archives sont intégrées à la description de la vie de Shaun dans cette petite ville. On n’y voit rien de choquant ou d’accablant. This is England montre des hommes qui vont accomplir leur devoir, ce qui laisse place à la réflexion. « Nos soldats ne sont pas des monstres, mais quand vous voyez un soldat anglais, la clope au bec, jeter un mort argentin sur le sol, on comprend qu’on n’est pas face à une situation glorieuse. »

 

 

La culture skinhead

D’après Gavin Watson, qui a photographié les skinheads dans les années 80, le mouvement skinhead n’était « qu’un autre mouvement jeune » et n’avait rien d’un phénomène sociologique. Pour lui, le racisme, le néo-nazisme, la violence et toutes les autres formes de comportement anti-social associées aux skins, ne sont que des jugements rapides. En effet, ça n’a pas toujours été le cas.

À l’origine, les premiers skinheads sont apparus à la fin des années 60. Tout a commencé avec les Mods qui étaient admis dans les clubs de reggae de Londres comme le Ruby’s sur Carnaby Street. Ils y ont découvert non seulement le Ska, mais aussi les éléments essentiels qui ont défini le look skinhead. La culture skinhead a été adoptée par les enfants noirs et blancs de la classe ouvrière qui travaillaient à la chaîne ou sur les chantiers navals. Ils se sont regroupés autour de leur amour du reggae et la fabrication d’une identité vestimentaire anglaise particulière, comprenant des bretelles, des costumes, des bottes et parfois un chapeau de chez Crombie porté sur une tête rasée façon militaire. Il n’était pas question de « peace and love », la vie était vue comme une série de coups durs et leur apparence guerrière était une manière d’exprimer leur vérité.

 

La seconde vague des skinheads, dans les années 80, était similaire sur un point : seuls les enfants des quartiers pauvres trouvaient une place dans la société en étant différents ensemble, comme tous les adolescents du monde. Ils étaient fidèles aux groupes héritiers du Ska tels que Madness et The Specials. À la même époque, un nouveau genre musical inspiré du punk fit irruption : le Oi!, une musique violente et industrielle qui poussait à la bagarre. Chaussés de Dr Martens et la tête rasée comme des soldats, ils tabassaient tous les imprudents qui les regardaient de travers. Ces adolescents venaient de régions particulièrement touchées par le chômage. Ils recherchaient une solidarité en opposition à la société égotiste de Thatcher. La société les avait abandonnés et, bien sûr, ils devinrent plus vulnérables aux idéaux du National Front (le Front National anglais).

 

Shane appartenait à la seconde vague des skinheads. Conscient de l’héritage des années 60, il tenait à donner une image sincère de ce monde tel qu’il l’avait vécu. « Les skinheads, à cause de leur apparence agressive, ressemblent à des soldats. Ils étaient faciles à convertir en guerriers du National Front. Quand on est dedans, on ne se rend pas compte de la contradiction qu’il y a à être endoctriné par le National Front tout en écoutant de la musique noire. La première fois que j’ai entendu parler du National Front, le tableau qui m’en a été fait était une vision churchillienne de familles asiatiques ramant jusqu’aux falaises de Douvres et les skinheads seraient ces plages qui se battraient pour les empêcher d’entrer dans le pays. À 12 ans, on trouve l’image assez romantique. C’est presque “ce que papy avait fait“. Quand vous avez 12 ans et que personne autour de vous ne trouve de travail, si quelqu’un vous dit, “c’est de la faute de ces gens“, vous le croyez. », dit Shane à propos du racisme qu’il a pu constater chez les skinheads. « J’y ai cru pendant 3 semaines, certains le croient pendant toute leur vie, ce qui est effrayant ».

Afin de dépeindre les contradictions inhérentes à la culture skinhead, Shane a réuni des personnages très différents dont le comportement est aussi ridicule qu’effrayant et menaçant. Combo, le chef raciste du gang a un autocollant L sur sa voiture (L pour Learning, le A français pour les apprentis conducteurs) et écrire « Fuck Off » (« Allez vous faire foutre ») sur les murs relève pour eux de l’épreuve d’orthographe. Ce sont des minables, mais Shane ne laisse jamais le spectateur oublier qu’il y a une raison à leur comportement.

 

 

 

 

 

 

Shane Meadows – Biographie

 

 

Shane Meadows a grandi à Uttoxeter, en Angleterre, et a arrêté l’école alors qu’il était adolescent. Il a alors accumulé les petits boulots, assistant d’un clown ou ouvrier dans une aciérie, avant de finalement étudier la comédie et la photographie. Dégoûté par le système scolaire, Shane a appris la réalisation en travaillant bénévolement dans un cinéma local. Le week-end, il empruntait un camescope et apprenait la technique en réalisant des courts métrages.  Après avoir réalisé un court métrage par mois pendant un an, on lui a confié la réalisation d’un documentaire pour la télévision, The Gypsy Tale (1995). Il a aussi écrit, produit, réalisé, monté et interprété un film d’une heure, Small Time (1996).

 

Stephen Wolley, producteur de The Crying Game, La Compagnie des loups et Entretien avec un vampire a engagé Shane Meadows pour réaliser 24 heures sur 24 (1997) pour la BBC, après avoir vu ses courts métrages. Tourné en noir et blanc, le film raconte l’histoire du personnage interprété par Bob Hoskins qui tente de sauver la jeunesse rebelle d’une ville en ouvrant une salle de boxe. Le film a remporté le prix FIPRESCI au festival de Venise en 1998 et bien d’autres prix.

Meadows a refusé des offres venant d’Hollywood pour compléter sa trilogie des Midlands. Son film suivant, A Room for Romeo Brass (1999) est une fable tragi-comique marquée par les débuts à l’écran de Paddy Considine. Le film a été unanimement salué par la critique, a remporté de nombreux prix et est considéré comme un film culte.

 

La dernière partie de sa trilogie, Once upon a time in the Midlands, est un hommage comique aux westerns spaghetti. L’histoire d’un homme qui revient dans les Midlands pour tenter de reconquérir son ancienne petite amie. Le film a été sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs en 2002.

 

En 2004, Dead Man’s Shoes a confirmé son talent et sa place parmi les plus grands réalisateurs anglais actuels.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Fiche artistique :

 

SHAUN: Thomas Turgoose

COMBO: Stephen Graham

CYNTH: Jo Hartley

MILKY: Andrew Shim

LOL: Vicky McClure

WOODY: Joe Gilgun

SMELL: Rosamund Hanson

GADGET: Andrew Ellis

MEGGY: Perry Benson

BANJO: George Newton

LENNY: Frank Harper

PUKEY NICHOLLS: Jack O’Connell

MR SANDHU: Kriss Dosanjh

KES: Kieran Hardcastle

KELLY: Chanel Cresswell

TREV: Danielle Watson

POB : Sophie Ellerby

 

 

Fiche technique :

 

This is England

Ecrit et réalisé par SHANE MEADOWS

Casting LOUISE MEADOWS, DES HAMILTON

Costumes JO THOMPSON

Maquillage et coiffure CATHERINE SCOBLE

Musiques Originales LUDOVICO EINAUDI

Décors MARK LEESE

Directeur de la photographie DANNY COHEN

Montage CHRIS WYATT

Directeur de production JULIA VALENTINE

Coproducteurs LOUISE MEADOWS

Producteurs exécutifs TESSA ROSS PETER, CARLTON PAUL TRIJBITS

KATE OGBORN, WILL CLARKE, HUGO HEPPELL

Produit par MARK HERBERT

 

Une production Warp Films Production 

En association avec Big Arty Productions, Ingenious Film Partners pour FilmFour, le UK Film Council,

EM Media et Screen Yorkshire

ã 2006

 

 

Durée : 98 Minutes

Formats : 35 mm (Tourné en 16mm) - 1.1:85 - Dolby SRD

N° de visa : 118179