Ad Vitam
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- Festival de Rome
This is England
Un
film de Shane Meadows
Sortie
le 17 octobre 2007
Durée :
1H37
Plus d’informations, photos du
film et textes du dossier de presse disponibles sur :
www.advitamdistribution.com ou www.bossa-nova.info
1983 – Shaun, 12 ans, habite avec sa mère dans une
ville côtière du nord de l’Angleterre. Garçon solitaire, c’est pour lui le
début des vacances d’été, lorsqu’il rencontre un groupe de skinheads locaux.
Avec eux, Shaun découvre le monde des fêtes, du premier amour et des bottes Dr
Martens. Le ton change quand Combo, un skinhead raciste et plus âgé, sort de
prison. Alors que sa bande harcèle les communautés étrangères locales, Shaun va
subir un rite de passage qui le sortira violemment de l’enfance.
This is England se passe pendant les années 80. C’est l’époque de Roland Rat, de
l’aérobic, des blockbusters, de Margaret Thatcher, de la guerre des Malouines,
des tensions raciales et des skinheads. Shane Meadows dresse le portrait d’une
époque souvent culturellement sous-estimée. Avec comme décor la scène skinhead
dans une petite ville côtière moribonde, on assiste à un rite de passage, à un
niveau à la fois culturel et personnel, à travers les yeux d’un garçon de 12
ans.
Shane a réfléchi à This is England pour la première fois
sur le tournage de son film précédent, Dead
Man’s Shoes, une histoire de persécution, d’abus de pouvoir et de vengeance
dans l’Angleterre rurale. Ce film a permis au réalisateur d’explorer la nature
de l’intimidation par la force et la violence.
Plus spécifiquement, quand il avait
12 ans, Shane est devenu un skinhead. « Je
pensais que le but ultime à atteindre pour tout homme dans sa vie, c’était
cette virilité violente. Je rêvais d’être comme Jimmy Boyle, John McVicar ou
Kray. Tout comme les gamins d’aujourd’hui adorent Beckham, j’adorais Jimmy
Boyle. Je voulais voir les hommes se battre, je cherchais à provoquer cette
violence et c’est devenu très difficile pour moi de vivre avec ce
sentiment. » Ironiquement, c’est cette expérience, ainsi que le
parcours de Jimmy Boyle (un criminel devenu sculpteur), qui a influencé Shane
de façon positive. Le réalisateur se souvient de son enfance dans les années 80
à Uttoxeter, une ville de 10 000 habitants dans les Midlands, prototype même de
l’Angleterre rurale appauvrie par Thatcher, où le taux de chômage était
écrasant. « En venant d’une ville
comme Uttoxeter, personne ne s’attend à ce que vous deveniez réalisateur. En un
sens, ma réaction face à cette violence a été l’élément déclencheur pour que je
sorte de ce mode de vie. »
Pour Shane, réaliser This is England a été un moyen
d’exorciser les démons de cette nuit de violence. Cependant, l’impact de ces
jeunes années d’expériences se ressent sur l’ensemble de son oeuvre. La
question de la virilité se retrouve dans tous ses films, aussi bien dans le
club de boxe de 24 heures sur 24 ou
dans l’amitié masculine ambiguë de A Room
for Romeo Brass. Il pose la question des structures du pouvoir masculin et
de la vengeance dans Dead Man’s Shoes
ainsi qu’à travers les bandes d’adolescents ou les figures paternelles de This is England. « En termes cinématographiques, c’est un peu comme
À la recherche de Shaun.
Le casting est une part essentielle
de chaque film de Shane Meadows. Lorsqu’il travaille avec des non
professionnels, il est un réalisateur intuitif qui laisse l’histoire prendre
forme lors de différents ateliers. La structure du film est alors développée de
manière organique autour de la personnalité de l’un de ses acteurs, souvent des
jeunes gens arrivés au cinéma par des chemins atypiques. Pour This is England, il tenait son point de
départ : la culture skinhead, le fait de grandir dans les années 80 et l’enfance
interrompue par la violence. Cependant, la matière du film dépendait du rôle
principal qu’il restait à trouver, ce qui demanderait beaucoup de travail ainsi
qu’une pincée de chance et de magie.
Alors qu’ils cherchaient Shaun,
Shane et Louise Meadows (sa femme et sa collaboratrice) ont trouvé le reste du
casting et ont organisé de nombreuses auditions dans le pays. Ils en vinrent à
la conclusion qu’il leur fallait « un
vrai gamin de la rue » comme l’a dit Louise. Ils ont alors fait appel
à un génie du casting sauvage, Des Hamilton. Des avait travaillé avec Lynne
Ramsay sur son film Ratcatcher dont
le casting était constitué de non professionnels. Grâce à des discussions avec
Shane, Des a définit la personnalité du personnage qu’il devait trouver. Des a
alors ciblé des régions dans lequel le vrai Shane vivrait. Des annonces de
casting ont donc été distribuées dans des camps de vacances sur la côte est et
Des a surtout axé ses recherches sur la ville de Grimsby. C’est au « Space
Project », un lieu réservé aux enfants venant de familles pauvres, souvent
expulsés de l’école, que Des a trouvé les qualités dont il avait besoin :
un mélange d’innocence et de dureté qui caractérise ces enfants.
À Grimsby, l’équipe est tombée sur
Thomas « Tommo » Turgoose, un garçon de 13 ans qui avait grandi avec
peu de cartes en main. Petit, il faisait plus jeune que son âge, ce qui avait
renforcé son caractère. Tous les enfants que Shane et Louise avaient rencontrés
avaient très envie de tourner dans un film, Tommo était différent. Il a demandé
à être payé pour chaque audition. Il était un petit arnaqueur futé,
malheureusement incapable d’envisager toute autre forme d’échange. Le
producteur Mark Herbert se souvient de la forte impression qu’il lui a fait
lors de sa première audition : « Il
était, “l’un d’entre eux“, vous voyez ? Il était très culotté et avait un
sacré sens de la répartie ! Mais en même temps, il était beaucoup plus fin
qu’il ne le laissait paraître ».
« J’ai ressenti ce que les réalisateurs ressentent quand ils sont
face à la magie, le fameux Facteur X de Simon Cowell », dit Shane chez qui l’impact de la
rencontre avec le garçon a été très profond. « Je me suis reconnu en lui. Je me souviens qu’à l’école, certains
professeurs m’avaient dit que je finirai en prison, que le pire m’attendait.
Cependant, certaines personnes ont tout de même crû en moi et j’ai réussi à
faire quelque chose de ma vie. » Au moment de la rencontre avec Tommo,
deux autres garçons étaient envisagés pour le rôle. Ils étaient issus de
l’atelier de théâtre Carlton de Nottingham. Ils avaient une formation qui leur
permettait d’envisager le rôle plus sereinement. Tommo, par contre, avait une
vie plus chaotique. Il était hyperactif, allait à l’école une heure par semaine
et venait d’être refusé comme figurant dans une pièce à l’école.
Pour Shane, le choix n’était pas
seulement évident, c’était une question de vérité artistique. « Je me suis dit que je préférais
tenter ma chance avec un gamin comme Tommo, quitte à échouer. Si vous tournez
le dos à celui qui devrait de manière évidente interpréter le rôle, ce n’est
même pas la peine de faire le film. J’étais face à un cercle vertueux :
faire un film sur soi et finir par se trouver. C’est assez
dingue ! ».
This is England est devenu tout autant l’histoire de Shane que celle de Tommo. L’accent
a été mis sur la perte de la figure paternelle et Tommo a apporté une
caractéristique nouvelle au personnage de Shaun : un garçon qui,
contrairement à Shane, est plus heureux lorsqu’il est seul.
Cela va sans dire que le fait de
choisir Tommo était très risqué : son personnage apparaît dans chaque
scène, ce qui est une lourde responsabilité pour un acteur. Le tournage a connu
son lot de difficultés. À la fin de la première semaine, lorsque Tommo a pris
conscience de la somme de travail qui lui incombait, il a soudain déclaré qu’il
ne se sentait pas à la hauteur. Shane était si étonné qu’il a même envisagé de
faire croire au gamin qu’il était contractuellement lié au projet. Shane a opté
pour une discussion à coeurs ouverts. « Je lui ai dit, “ Si tu
ne vas pas au bout de ce projet, je crois sincèrement que tu le regretteras
toute ta vie. Car si tu ne vas pas jusqu’au bout maintenant, je crois que tu
n’accompliras jamais rien dans ta vie. On m’a donné ma chance un peu plus tard
que toi et, honnêtement, je n’aurais pas pu faire ça à ton âge...“ Je savais
qu’il serait sensible au risque de jamais rien faire de sa vie. »
Tommo a été touché par cette discussion et, tout comme
Andrew Shim (la jeune star de A Room for
Romeo Brass), dès que Tommo a décidé de s’y mettre, son appétit pour le
cinéma devint insatiable. De la réalisation au montage, il voulait tout
apprendre. « Nous avons même changé
son régime alimentaire.» Shane se souvient avec humour de cette
transformation radicale. « Les chips
et le Coca-Cola sont partis à la poubelle. À la fin du tournage, lui et moi ne
buvions que des jus de fruits, il ne nous manquait plus qu’un prof de gym sur
le plateau ! ».
Andrew Shim pouvait facilement comprendre ce que Tommo
traversait, le réalisateur lui ayant donné sa chance 7 ans auparavant. « Il me faisait penser à moi. Tout
comme lui, je ne préparais jamais ma scène, je jouais et je rigolais jusqu’à ce
qu’on crie “Action !“. Dès qu’il buvait du Coca-Cola, il devenait hyper
nerveux et nous rendait tous dingues mais dès qu’on disait “Action !“, son
visage se figeait et il était tout de suite dedans. »
Stephen Graham, qui a tourné dans Gangs of New York et Snatch, représente
l’homme fort par excellence, et était particulièrement observé par Tommo. Tout
comme dans le film, les deux sont devenus très amis. Ils ont même monté un
spectacle pour l’équipe pendant le tournage. Cependant, travailler avec un
gamin comme Tommo implique de nombreuses responsabilités. Il n’était pas
question de devenir les meilleurs amis du monde pendant les 6 semaines du
tournage et de ne plus jamais se revoir après, comme c’est souvent le cas.
Shane se souvient. « J’avais
l’impression de lui dire juste ce qu’il fallait pour qu’il fasse le film, je ne
pouvais pas l’abandonner après. On ne peut pas traiter un enfant comme un
adulte car l’enfant risque de se sentir manipulé, piégé. » Les 3
adultes, Andrew, Shane et Stephen ont conclu un accord : ils
s’occuperaient de Tommo après le tournage. Ce dernier passe beaucoup de temps
avec la famille de Stephen. Il a même tourné un film pour
Reconstituer l’Angleterre des années 80 était un vrai
challenge pour le réalisateur qui n’avait jamais réalisé de films d’époque.
Alors qu’elle peut paraître comme une histoire récente, reconstituer cette
période peut s’avérer aussi difficile qu’une reconstitution de l’ère
victorienne. Même si certains quartiers n’ont pas changé depuis plus de 20 ans,
certains détails tels que les fenêtres en PVC et les antennes satellites
trahissent leur passé récent. Après de nombreuses recherches, Richard Knight,
le régisseur d’extérieurs, a découvert le quartier de St Anne à Nottingham.
C’est l’un des rares endroits qui n’avait absolument pas changé. Tout le
quartier était virtuellement piéton, comme il avait été conçu dans les années
70, et n’avait jamais été modernisé.
Ne disposant que d’un budget très serré, Mark Leese, le chef
décorateur, a reçu l’ordre de créer un monde simple, authentique, qui ressemble
aux gens qui y vivaient. Des détails comme le papier peint au-dessus du lit de
Shaun ont permis d’ajouter de la vraisemblance. « J’ai longuement parlé de mon enfance avec Mark Leese »,
dit Shane. « Nous avons parlé de
choses simples comme le papier peint que j’avais dans ma chambre, dont je
tirais des bouts quand je m’ennuyais. Il en manquait des pans entiers au bout
d’un moment. Ce genre de chose ne coûte rien. »
Danny Cohen, le chef opérateur, a trouvé la beauté de ce
genre de monde urbain. Il a tourné en
La petite ville côtière était un autre aspect des souvenirs
d’enfance de Shane : « Quand
quelque chose d’important se passait dans le “monde skinhead“, c’était toujours
dans une ville côtière. J’ai souvent participé à des “aventures“ pendant
lesquelles je me suis battu et j’ai couru dans ces rues. » La côte
anglaise a une connotation supplémentaire pour Shane. « Je me suis souvenu de mon escapade à Skegness quand j’étais
petit et combien j’avais trouvé beau
ce paysage. Quand vous retournez dans ce genre d’endroit en tant qu’adulte,
vous êtes frappé par la tristesse de ces villes côtières. Vous vous dites que
ça a bien changé lorsque vous voyez les eaux sales, puis vous comprenez que
c’est vous qui avez changé. » Comme Mark Herbert l’avait suggéré, les
scènes de bord de mer ont été tournées à Grimsby. C’est là qu’ils avaient
trouvé Tommo et l’endroit devint très important car le jeune acteur pouvait y
garder un contact avec sa vie de tous les jours en dehors du tournage.
À l’origine, Shane avait visité de nombreux endroits marqués
par la culture skinhead. Au sujet du seul livre de photos de Gavin Watson, Skins, il dit : « Ce livre me touche énormément. Ce
sont mes amis, ceux avec qui j’ai grandi. Même si les photos ne sont pas dans
le film, elles m’ont inspiré et aidé à trouver Tommo. Par exemple, la photo
d’un jeune garçon posant dans une usine à côté d’un jeune homme plus âgé était
l’image idéale de Woody et Shaun. »
Le look skinhead, de la chemise Ben Sherman aux bottes Dr
Martens en passant par la coupe de cheveux, a été méticuleusement récréé. Mark
Herbert se souvient de l’état de tension nerveuse dans lequel il était lorsque
les actrices ont dû se transformer. La transformation la plus radicale a été
celle de Vicky McClure, dont les très longs cheveux ont dû être pratiquement rasés,
alors qu’on faisait à Jo Hartley une permanente très années 80. « L’atmosphère était extrêmement
tendue. On bouclait le budget de production et les filles se faisaient raser la
tête et décolorer les cheveux ! »
Le personnage de Shaun, mélange de Shane et de Tommo,
grandit sans père. Celui-ci est mort au combat pendant la guerre des Malouines,
un événement historique pour ainsi dire oublié. Contrairement aux deux guerres
mondiales, il n’y a aucune commémoration de cette « victoire ». Alors
qu’elle avait été vue comme le vecteur d’accession au pouvoir de Margaret
Thatcher, on ne se souvient plus de la guerre des Malouines comme d’une guerre
héroïque, pour peu qu’on s’en souvienne tout court. Pour Shane, cette guerre
est un parallèle aux deux guerres d’Irak. « On
voit l’Irak comme si on y était allé, tout fait exploser et reparti. Aucune
guerre n’est aussi simple que ça. L’Irak est à présent un prototype de
complexité. Les Malouines étaient pour moi un peu comme ça aussi : une
guerre qui n’en était pas vraiment une et surtout la manière dont on s’en
souvient... Pour moi, si même une seule personne meurt, elle ne doit pas être
oubliée. Je voulais voir l’effet de la claque que cela peutt être, à travers
les yeux d’un enfant. » Des images d’archives sont intégrées à la
description de la vie de Shaun dans cette petite ville. On n’y voit rien de
choquant ou d’accablant. This is England
montre des hommes qui vont accomplir leur devoir, ce qui laisse place à la
réflexion. « Nos soldats ne sont pas
des monstres, mais quand vous voyez un soldat anglais, la clope au bec, jeter
un mort argentin sur le sol, on comprend qu’on n’est pas face à une situation
glorieuse. »
D’après Gavin Watson, qui a photographié les skinheads dans
les années 80, le mouvement skinhead n’était « qu’un autre mouvement jeune » et n’avait rien d’un
phénomène sociologique. Pour lui, le racisme, le néo-nazisme, la violence et
toutes les autres formes de comportement anti-social associées aux skins, ne
sont que des jugements rapides. En effet, ça n’a pas toujours été le cas.
À l’origine, les premiers skinheads sont apparus à la fin
des années 60. Tout a commencé avec les Mods qui étaient admis dans les clubs
de reggae de Londres comme le Ruby’s sur Carnaby Street. Ils y ont découvert
non seulement le Ska, mais aussi les éléments essentiels qui ont défini le look
skinhead. La culture skinhead a été adoptée par les enfants noirs et blancs de
la classe ouvrière qui travaillaient à la chaîne ou sur les chantiers navals. Ils
se sont regroupés autour de leur amour du reggae et la fabrication d’une
identité vestimentaire anglaise particulière, comprenant des bretelles, des
costumes, des bottes et parfois un chapeau de chez Crombie porté sur une tête
rasée façon militaire. Il n’était pas question de « peace and love »,
la vie était vue comme une série de coups durs et leur apparence guerrière
était une manière d’exprimer leur vérité.
La seconde vague des skinheads, dans les années 80, était
similaire sur un point : seuls les enfants des quartiers pauvres
trouvaient une place dans la société en étant différents ensemble, comme tous
les adolescents du monde. Ils étaient fidèles aux groupes héritiers du Ska tels
que Madness et The Specials. À la même époque, un nouveau genre musical inspiré
du punk fit irruption : le Oi!, une musique violente et industrielle qui
poussait à la bagarre. Chaussés de Dr Martens et la tête rasée comme des
soldats, ils tabassaient tous les imprudents qui les regardaient de travers.
Ces adolescents venaient de régions particulièrement touchées par le chômage.
Ils recherchaient une solidarité en opposition à la société égotiste de
Thatcher. La société les avait abandonnés et, bien sûr, ils devinrent plus
vulnérables aux idéaux du National Front (le Front National anglais).
Shane appartenait à la seconde vague des skinheads.
Conscient de l’héritage des années 60, il tenait à donner une image sincère de
ce monde tel qu’il l’avait vécu. « Les
skinheads, à cause de leur apparence agressive, ressemblent à des soldats. Ils
étaient faciles à convertir en guerriers du National Front. Quand on est
dedans, on ne se rend pas compte de la contradiction qu’il y a à être
endoctriné par le National Front tout en écoutant de la musique noire. La
première fois que j’ai entendu parler du National Front, le tableau qui m’en a
été fait était une vision churchillienne de familles asiatiques ramant
jusqu’aux falaises de Douvres et les skinheads seraient ces plages qui se
battraient pour les empêcher d’entrer dans le pays. À 12 ans, on trouve l’image
assez romantique. C’est presque “ce que papy avait fait“. Quand vous avez 12
ans et que personne autour de vous ne trouve de travail, si quelqu’un vous dit,
“c’est de la faute de ces gens“, vous le croyez. », dit Shane à propos
du racisme qu’il a pu constater chez les skinheads. « J’y ai cru pendant 3 semaines, certains le croient pendant toute
leur vie, ce qui est effrayant ».
Afin de dépeindre les contradictions inhérentes à la culture
skinhead, Shane a réuni des personnages très différents dont le comportement
est aussi ridicule qu’effrayant et menaçant. Combo, le chef raciste du gang a
un autocollant L sur sa voiture (L pour Learning, le A français pour les
apprentis conducteurs) et écrire « Fuck
Off » (« Allez vous faire
foutre ») sur les murs relève pour eux de l’épreuve d’orthographe. Ce
sont des minables, mais Shane ne laisse jamais le spectateur oublier qu’il y a
une raison à leur comportement.
Shane Meadows a grandi à Uttoxeter, en Angleterre, et a
arrêté l’école alors qu’il était adolescent. Il a alors accumulé les petits
boulots, assistant d’un clown ou ouvrier dans une aciérie, avant de finalement
étudier la comédie et la photographie. Dégoûté par le système scolaire, Shane a
appris la réalisation en travaillant bénévolement dans un cinéma local. Le
week-end, il empruntait un camescope et apprenait la technique en réalisant des
courts métrages. Après avoir réalisé un
court métrage par mois pendant un an, on lui a confié la réalisation d’un
documentaire pour la télévision, The
Gypsy Tale (1995). Il a aussi écrit, produit, réalisé, monté et interprété
un film d’une heure, Small Time
(1996).
Stephen Wolley, producteur de The Crying Game,
Meadows a refusé des offres venant d’Hollywood pour
compléter sa trilogie des Midlands. Son film suivant, A Room for Romeo Brass (1999) est une fable tragi-comique marquée
par les débuts à l’écran de Paddy Considine. Le film a été unanimement salué
par la critique, a remporté de nombreux prix et est considéré comme un film
culte.
La dernière partie de sa trilogie, Once upon a time in the Midlands, est un hommage comique aux
westerns spaghetti. L’histoire d’un homme qui revient dans les Midlands pour
tenter de reconquérir son ancienne petite amie. Le film a été sélectionné à
En 2004, Dead Man’s
Shoes a confirmé son talent et sa place parmi les plus grands réalisateurs
anglais actuels.
Fiche artistique :
SHAUN: Thomas Turgoose
COMBO: Stephen Graham
CYNTH: Jo Hartley
MILKY: Andrew Shim
LOL: Vicky McClure
WOODY: Joe Gilgun
SMELL: Rosamund Hanson
GADGET: Andrew Ellis
MEGGY: Perry Benson
BANJO: George Newton
LENNY: Frank Harper
PUKEY NICHOLLS: Jack O’Connell
MR SANDHU: Kriss Dosanjh
KES: Kieran Hardcastle
KELLY: Chanel Cresswell
TREV: Danielle Watson
POB :
Sophie Ellerby
Fiche technique :
This is England
Ecrit et
réalisé par SHANE MEADOWS
Casting
LOUISE MEADOWS, DES HAMILTON
Costumes JO
THOMPSON
Maquillage
et coiffure CATHERINE SCOBLE
Musiques
Originales LUDOVICO EINAUDI
Décors MARK
LEESE
Directeur de
la photographie DANNY COHEN
Montage
CHRIS WYATT
Directeur de
production JULIA VALENTINE
Coproducteurs
LOUISE MEADOWS
Producteurs
exécutifs TESSA ROSS PETER, CARLTON PAUL TRIJBITS
KATE OGBORN,
WILL CLARKE, HUGO HEPPELL
Produit par
MARK HERBERT
Une
production Warp Films Production
En
association avec Big Arty Productions, Ingenious Film Partners pour FilmFour,
le
EM Media et
ã 2006
Durée :
98 Minutes
Formats :
N° de visa : 118179