Cannes 2006 - Sélection Officielle - en Compétition
ESTUDIOS PICASSO /
TELECINCO
TEQUILA GANG
ESPERANTO FILMOJ
présentent un film de
Guillermo del Toro
avec
Ariadna Gil
Doug Jones
Alex Angulo
et
produit par
Guillermo del Toro
Alvaro Augustin
Alfonso Cuaron
Bertha Navarro
Frida Torresblanco
Espagne / Mexique / 2006 - Durée : 1h52
Sortie le 1er NOVEMBRE 2006
SYNOPSIS
Espagne, 1944. Fin de la
guerre civile.
Carmen, récemment remariée,
s'installe avec sa fille Ofélia chez son nouvel
époux, le très autoritaire Vidal, capitaine de l’armée franquiste.
Alors que la jeune fille se
fait difficilement à sa nouvelle vie, elle découvre près de la grande maison
familiale un mystérieux labyrinthe. Pan, le gardien des lieux, une étrange
créature magique et démoniaque, va lui révéler qu'elle n'est autre que la
princesse disparue d'un royaume enchanté.
Afin de découvrir la vérité, Ofélia devra accomplir trois dangereuses épreuves, que rien
ne l'a préparé à affronter…
GÉNÈSE
Un an de préparation, quatre mois de tournage et six mois de post-production ont été nécessaires à Guillermo Del Toro pour concrétiser Le Labyrinthe de Pan, qui est, de son propre aveu, son film le plus abouti et celui dont il est le plus fier.
Bien qu’il s’agisse de son sixième film en tant que réalisateur, la genèse du Labyrinthe de Pan remonte au tout début de sa carrière, avant même qu’il ne réalise son premier long-métrage, Cronos. « À la base, le scénario du Labyrinthe de Pan ressemblait à ma toute première version de L’Échine du Diable, et aurait dû être mon tout premier film si j’avais réussi à trouver le budget nécessaire pour le réaliser à l’époque. Il y était question de la révolution espagnole et l’histoire parlait d’une jeune femme enceinte qui rejoignait son mari dans une maison restaurée par ce dernier. En visitant la demeure, la future mère découvrait un jardin en forme de labyrinthe, où elle croisait un satyre. Elle faisait l’amour avec la bête qui lui proposait de sacrifier son enfant pour que le labyrinthe puisse fleurir. Si la femme avait accepté, elle aurait vécu pour l’éternité aux côtés du satyre. Même si au final, des ressemblances demeurent, la nouvelle version du Labyrinthe de Pan est malgré tout très différente, mon côté sentimental ayant finalement pris le dessus ».
« Le Labyrinthe de Pan, à l’instar de L’Échine du Diable, se déroule en pleine période franquiste, et traite donc du fascisme, de son essence même. Pas de manière directe, mais plutôt de façon transversale, quelque peu codée, car j’aime les films qui donnent à réfléchir. À mes yeux, le fascisme est une représentation de l’horreur ultime et c’est en ce sens un concept idéal pour raconter un conte de fées destiné aux adultes. Car le fascisme est avant tout une forme de perversion de l’innocence, et donc de l’enfance. Pour moi, le fascisme représente en quelque sorte la mort de l’âme car il vous force à faire des choix douloureux et laisse une trace indélébile au plus profond de ceux qui l’ont vécu. C’est d’ailleurs pour cette raison que le véritable « monstre » du film est le Capitaine Vidal, qui est incarné à l’écran par Sergi Lopez. Un monstre bien réel comparé à ceux qui évoluent dans le labyrinthe. Le fascisme vous consume à petit feu, pas forcément physiquement, mais au moins spirituellement. Cette idée se trouvait déjà au cœur même de L’Échine du Diable, mais je pense l’avoir encore mieux traitée dans Le Labyrinthe de Pan, qui est un film encore plus sombre, bien plus complexe et métaphorique ».
Comme souvent dans l’œuvre de Del Toro, ses principales références sur Le Labyrinthe de Pan ne proviennent pas forcément des films qui l’ont profondément marqué mais plus volontiers de la littérature et de la peinture. « J’ai toujours été très influencé par le peintre espagnol Goya et plus particulièrement par sa série des peintures noires, qui sont pour moi les plus belles et les plus impressionnantes de sa carrière. Le tableau de Saturne dévorant son fils, par exemple, fut une de mes principales sources d’inspiration pour créer le Pale Man, un des protagonistes du Labyrinthe. Mais pour ce qui est de l’ambiance générale, je me suis cette fois basé sur les travaux de l’illustrateur Arthur Rackham. J’ai essayé de renouer avec la perversité et le contenu très sexuel de son œuvre. On obtient alors quelque chose de très intense et de très viscéral, ce qui était parfait pour Le Labyrinthe. Cela nous a demandé beaucoup de travail dans la construction des décors, qui devaient être très détaillés, et dans le choix des couleurs. Avec Eugenio Caballero, mon directeur artistique, nous avons donc tout inventé de A à Z, du moindre recoin d’une pièce à une chambre complète. Il n’y a ainsi pratiquement aucun décor naturel dans le film. Nous avons travaillé en étroite collaboration depuis le premier jour de préparation. J’avais même installé mon bureau en plein milieu de son atelier ! Au total, nous avons construit 34 décors différents, tous plus riches les uns que les autres. Eugenio a accompli un travail fabuleux. Il fallait également, pour retranscrire cet univers tel que je le souhaitais, apporter un soin particulier et méticuleux à l’ambiance lumineuse du film. Avec Guillermo Navarro, mon directeur de la photographie et ami de longue date, nous nous comprenons parfaitement. Dès le départ, nous avions une vision très précise des tonalités du film. Nous étions conscients que tout devait se jouer sur l’obscurité de manière à créer un sentiment de menace tapie dans les ténèbres. Il fallait également aborder le monde réel et le monde imaginaire différemment. Le premier se devait d’être froid, voire glacial, alors que le second serait beaucoup plus chaud et coloré d’un point de vue esthétique ».
La conception du monde imaginaire où se réfugie Ofelia et où évolue Pan a été confiée à Carlos Giménez pour les croquis, et à David Marti et sa société Efectos Especiales pour leur donner forme et vie. Tous deux avaient déjà travaillé avec Del Toro sur L’Échine du Diable. « Carlos Giménez, qui a remplacé William Stout au pied levé, s’est chargé de dessiner le labyrinthe tandis que Sergio Sandoval, qui avait déjà créé les différents masques de Kroenen pour Hellboy, s’est concentré sur les créatures, et notamment Pan. Pour ce personnage, que je souhaitais le plus organique possible, couvert de feuillages et de branches sur le bas du corps, comme s’il faisait partie intégrante de la nature, nous avons utilisé une technique d’effets spéciaux qui à mon sens n’a encore jamais été vue dans un film. De manière à ce qu’il soit le plus réaliste possible, nous n’avons pratiquement pas eu recours aux effets numériques. Tout a été réalisé en direct sur le plateau, à l’aide d’animatroniques, ce qui est une première dans l’histoire du cinéma espagnol, surtout pour une créature aussi complexe. Il faut dire que David Marti, le responsable des effets spéciaux du film, est un surdoué. C’est d’ailleurs lui qui a eu cette excellente idée de faire du Pale Man un personnage totalement surréaliste en effaçant totalement son visage et en plaçant ses yeux au creux de ses paumes, alors que je le voyais personnellement comme un simple vieil homme. A l’arrivée, ce personnage est saisissant. Mais même avec ces effets spéciaux très élaborés, ces deux créatures n’auraient pas eu le même impact sans l’interprétation de mon ami Doug Jones, un mime professionnel qui incarnait déjà Abe Sapien dans Hellboy. Et ce n’est pas tout ! Il y a encore d’autres créatures dans le film, notamment une grenouille géante et des fées comme vous n’en avez encore jamais vues, autrement plus malines et sournoises que celles de Peter Pan ! ».
Malgré cet artifice visuel des plus magnifiques et novateurs, Guillermo Del Toro n’a jamais eu l’intention de faire du Labyrinthe de Pan uniquement un film fantastique, mais avait décidé dès le départ d’élargir son champ d’action à un plus large public. « J’ai toujours préféré le mélange des genres. Comme combiner l’horreur au récit historique par exemple. Pour moi, Le Labyrinthe est donc un drame ancré dans un contexte de guerre où viennent se greffer des éléments féeriques et mythologiques. Même s’il y a de très belles créatures que j’affectionne tout particulièrement, à mes yeux, ce n’est pas pour autant le plus important. Ce film repose avant tout sur une histoire des plus émouvantes, profondément humaine et mélodramatique. Une histoire qui soulève des questions universelles qui nous concernent tous. Afin d’y parvenir, j’ai été cherché des idées et des émotions au plus profond de moi-même pendant le processus d’écriture du scénario, qui est la phase la plus intime dans la confection d’un film. C’est celle que je préfère, même si elle peut parfois être très éprouvante. Lors de la post-production du film, j’ai dû le voir au moins 70 fois, et je pleure toujours aux mêmes scènes. Tout comme ma femme. J’espère que les spectateurs seront tout aussi impliqués et touchés que nous ».
GUILLERMO DEL TORO
Réalisateur / Scénariste / Producteur
D’origine mexicaine, Guillermo Del Toro est né le 9 octobre 1964 à Guadalajara, dans l’état de Janisco, où il sera élevé en grande partie par sa grand-mère, une femme catholique très conservatrice. Dès son plus jeune âge, il manifeste une attirance singulière pour le cinéma, et plus particulièrement pour le genre fantastique et les films d’horreur gothiques. Parmi ceux qui l’ont réellement marqué, on trouve aussi bien Les Hauts de Hurlevent de William Wyler que Taxi Driver de Scorsese, ou encore Le Masque du Démon de Mario Bava, La Nuit des Morts-Vivants de Romero ainsi que bon nombre de films produits dans les années 60 par la Hammer. Il commence alors à réaliser ses propres courts-métrages à 8 ans, à l’aide d’une caméra Super 8, tout en suivant sa scolarité dans un institut jésuite pour garçons et en nourrissant le rêve de devenir un jour metteur en scène.
Pourtant, c’est vers les effets spéciaux que Del Toro va tout d’abord se tourner, en s’exilant aux Etats-Unis, où il suivra les cours de techniques de maquillages avancées de l’éminente école de Dick Smith, à qui l’on doit les effets spéciaux de classiques tels que L’Exorciste, Scanners ou encore Les Prédateurs de Tony Scott avec Bowie et Deneuve.
De retour dans son pays d’origine, en 1986, alors qu’il n’a que 21 ans, Del Toro se voit offrir un poste de producteur sur le film Dona Herlinda and Her Son de son mentor Jaime Humberto Hermosillo, un des réalisateurs mexicains les plus réputés de ces 20 dernières années. Parallèlement, il monte sa propre société d’effets spéciaux, Necropia, qui lui permettra de participer, de près ou de loin, à plus de 20 longs-métrages parmi lesquels Bandidos, Coitas ou Mentiras Piadosas, et plus particulièrement à la série télévisée Hora Marcada, une sorte de version mexicaine des Contes de la Crypte. C’est également à cette époque qu’il commence à enseigner le cinéma dans des universités tout en poursuivant une carrière de journaliste. Il travaille notamment pour des magazines aussi prestigieux et pointus que Sight & Sound et Village Voice, et publie même un livre sur l’œuvre d’Alfred Hitchcock, un de ses réalisateurs préférés.
En 1992, après avoir longtemps œuvré pour la télévision mexicaine, Del Toro parvient enfin à réunir le budget nécessaire à la réalisation de son premier long-métrage, Cronos. Relecture moderne du vampirisme, Cronos est immédiatement acclamé par la critique à travers le monde et remporte de nombreux prix dans différents festivals, notamment le prix de la critique à Cannes et l’équivalent du César du meilleur film au Mexique. Déjà, Cronos se démarque du reste de la production et impose le style unique de son auteur, tant au niveau de la narration que de la mise en scène. Cronos marque également la première collaboration entre Guillermo Del Toro et Ron Perlman, un de ses acteurs fétiches, qu’il dirigera à nouveau à deux reprises, dans Blade 2 et Hellboy.
Le succès d’estime de Cronos lui permet, cinq ans plus tard, d’accéder à son premier film hollywoodien, en réalisant Mimic pour le compte de Miramax, dans lequel Mira Sorvino tente d’enrayer une invasion de cafards ayant évolué au point de prendre apparence humaine. Pour Guillermo Del Toro, qui est alors en total désaccord avec Miramax, Mimic est une mauvaise expérience qui lui permet néanmoins d’apprendre de ses erreurs. Il rentre au Mexique pour fonder sa propre société de production, Tequila Gang, de manière à avoir désormais un meilleur contrôle sur ses films.
C’est là que les frères Almodovar, conscients de l’immense talent de Del Toro, lui proposent de venir réaliser un petit film d’horreur en Espagne. Frustré par son expérience américaine, il accepte immédiatement leur proposition et en profite pour faire un film beaucoup plus personnel. Ce sera L’Échine du Diable, qu’il a en tête depuis plus de 15 ans, avant même d’avoir eu l’idée de Cronos. Sous couvert d’un film de fantôme, il signe une œuvre profondément humaine sur des enfants confrontés à un climat de guerre. À l’instar de Cronos, L’Échine du Diable remporte lui aussi de nombreux prix, dont ceux du jury et de la critique internationale au festival Fantastic’Arts de Gérardmer en 2002.
L’année suivante, réconcilié avec Hollywood, Del Toro accepte de réaliser Blade 2, la suite du film de Norrington avec Wesley Snipes, adapté d’un comic-book édité par Marvel. Blade 2 s’impose immédiatement comme un énorme succès au box office, au-delà même des espérances de New Line. Un succès qui lui permet d’enchaîner directement avec une autre adaptation de comics, celle d’Hellboy de Mike Mignola, qu’il tente désespérément de monter depuis sept ans, considérée aujourd’hui comme une des meilleures adaptations de comic-book. Pour mener Hellboy à terme, il refuse la direction de Blade :Trinity et d’Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban. Ce dernier échoue finalement à Alfonso Cuarón, celui qu’il surnomme si affectueusement son « compadre » et avec qui il vient de s’associer pour produire plusieurs films, motivé par leurs associations passées sur L’Échine du Diable et Cronicas de Sebastian Cordero.
Présenté en sélection officielle à Cannes Le Labyrinthe de Pan marque ainsi leur troisième collaboration et le retour de Del Toro en Espagne, cinq ans après L’Échine du Diable. Œuvre totalement originale qu’il mûrit depuis plus de 20 ans, Le Labyrinthe de Pan est également son film le plus personnel, le plus abouti, le plus émotionnellement chargé et le plus grand public, à ce jour. Une œuvre complexe et rare dans le panorama cinématographique actuel.
Actuellement, Del Toro travaille à la suite d’Hellboy avec son créateur Mike Mignola, toujours pour Columbia et avec Ron Perlman dans le rôle titre, ainsi qu’à At the Mountains of Madness d’après une nouvelle de Lovecraft, qu’il développe depuis maintenant plusieurs années.
LES ACTEURS
SERGI LOPEZ
Capitaine Vidal
Né le 22 décembre 1965 à Vilanova i la Geltru, un petit
village côtier de la province de Barcelone, Sergi López
est un adolescent qui préfère largement suivre des cours de comédie et de
cirque plutôt que ceux qu’on enseigne dans les écoles classiques. Il monte ses
propres pièces avec une troupe d’amis et part s’inscrire à la prestigieuse
Ecole Internationale de Théâtre de Jacques Lecoq, à Paris, dont l’enseignement
est centré sur le travail corporel. C’est là qu’il rencontre le réalisateur
Manuel Poirier en 1992, qui lui offre immédiatement un rôle dans La Petite
Amie d’Antonio. Ce film vaut à Sergi López de
remporter le Prix Michel Simon en 1993 et marque le début d’une longue
collaboration avec le metteur en scène puisqu’ils tourneront sept autres
longs-métrages ensemble : A la Campagne (1994), Attention
Fragile (1995), Marion (1996), Western (1997), qui remporte
le Prix du Jury au Festival de Cannes et pour lequel l’acteur est consacré
Meilleur Acteur au Festival International du Film de Catalogne et nominé pour
le César du Meilleur Espoir Masculin, Te Quiero
(2000), Les Femmes… ou les Enfants d’abord (2001) et enfin Chemins de
Traverse (2003). Sergi López va partager sa
carrière entre la France et l’Espagne et rester fidèle à plusieurs
réalisateurs, à savoir Ventura Pons (Caresses en 1997 et Seconde
Chance en 2000), Luis Miguel Albaladejo (Ataque Verbal en 1999 et Une Chance pour
Miguel en 2001) et Marion Vernoux (Rien à
faire en 1999 et Reines d’un Jour en 2001). Il va aussi
régulièrement tenir des rôles d’hommes ambigus ou de sociopathes, dont celui
d’Harry dans Harry, un ami qui nous veut du bien de Dominik
Moll, qui lui permet d’obtenir le César du Meilleur
Acteur en 2001 et d’accéder définitivement à la célébrité. Parmi ses autres
rôles marquants, on retiendra ceux de Lisboa d’Antonio Hernandez, Entre
les Jambes de Manuel Gomez Pereira, Une Liaison Pornographique où
il est face à Nathalie Baye, Décalage Horaire de Danièle Thompson, Filles
Perdues, Cheveux Gras de Claude Duty, Rencontre
avec le Dragon d’Hélène Angel, Dirty Pretty Things de Stephen Frears, Janis et John
de Samuel Benchetrit, Les Mots Bleus d’Alain
Corneau et Toreros d’Eric Barbier, dans lequel il partageait déjà
l’affiche avec Maribel Verdú,
qu’il retrouve aujourd’hui au générique du Labyrinthe de Pan.
Sergi López tourne actuellement Parc d’Arnaud des Pallières et J’ai Toujours Rêvé d’être un Gangster, à nouveau avec Samuel Benchetrit.
ARIADNA GIL
Carmen
Née le 23 janvier 1969 à Barcelone, Ariadna Gil, qui a tourné dans plus de 40 films, est la fille d’un éminent avocat. Enfant, elle prend des cours de chant, de danse classique et de violon puis s’oriente vers le théâtre et la télévision à l’âge de 17 ans après avoir posé en couverture d’un magazine avant-gardiste. C’est à cette époque, en 1986, que Bigas Luna la remarque et lui offre son premier rôle au cinéma dans Lola. Elle sera définitivement révélée au grand public en 1991 dans Amo tu Cama Rica, une comédie dans laquelle elle donne la réplique à Javier Bardem, puis l’année suivante avec la comédie romantique Belle Epoque de Fernando Trueba où elle jouait aux côtés de Penélope Cruz. C’est à ce moment qu’elle rencontre l’acteur-réalisateur David Trueba, le frère de Fernando, avec qui elle se marie. Suivent alors plusieurs films qui remporteront un énorme succès au box-office espagnol, ou même français : Mécaniques Célestes de Fiora Torres, Libertarias de Vincente Aranda, Don Juan de Jacques Weber, Deuxième Nature de Géraldo Vera, Le Baiser de l’Ours de Sergei Bodrov, Jet Set de Fabien Onteniente, Manifesto de Joaquin Oristrell, La Vierge de la Luxure d’Arturo Rupstein et plus récemment L’Envoûtement de Shangaï de Fernando Trueba et Soldados de Solamina de son mari David Trueba.
Réputée pour accepter des rôles difficiles, Ariadna Gil sera bientôt à l’affiche d’Alatriste d’Augustin Diaz Yanes et de Una Estrella y dos Cafes d’Alberto Lecchi.
IVANA BAQUERO
Ofelia
Jeune actrice espagnole tout juste âgée de 11 ans, Ivana Baquero compte déjà quatre films à son actif, tous produits par la société espagnole Filmax International, et plus précisément pour leur filiale consacrée au cinéma de genre, la Fantastic Factory. Elle fait ainsi ses débuts dans L’Enfer des Loups (Romasanta) de Paco Plaza, réalisateur qu’elle a récemment retrouvé pour les besoins de The Baby’s Room, un film destiné à la télévision espagnole. On a également pu la voir dans Rottweiler de Brian Yuzna, et dernièrement dans Fragile de Jaume Balagueró aux côtés de Calista Flockhart.
Dans Le Labyrinthe de Pan, Ivana Baquero interprète Ofelia, une jeune fille qui tente d’échapper à la dure réalité de la répression fasciste de l’Espagne franquiste en se réfugiant dans un monde imaginaire de sa propre création.
MARIBEL VERDÚ
Mercedes
De son vrai nom Maria Isabel Verdú Rollan, cette actrice espagnole est née le 2 octobre 1970 à Madrid de mère mannequin et de père représentant, et suit une scolarité très stricte dans un collège de bonne soeurs. Enfant, elle voulait devenir professeur, puis détective privé, ou alors actrice qui tiendrait des rôles de professeur ou de détective ! Mais alors qu’elle n’a que 13 ans, sa mère l’inscrit dans la même agence qu’elle et elle est immédiatement embauchée pour poser dans de nombreux magazines et tourner des publicités. C’est en l’espace de quelques mois qu’elle démarre sa carrière d’actrice, lorsque le producteur Jaime Fernandez Cid la remarque. Il pense alors immédiatement à elle pour donner la réplique à Victoria Abril dans le téléfilm El Crimen Del Capitan Sanchez. Deux ans plus tard, en 1986, elle décroche son premier grand rôle au cinéma dans L’Année des Lumières de Fernando Trueba. Elle compte aujourd’hui plus de 50 films à sa carrière, parmi lesquels : 27 Horas de Montxo Armendariz, La Femme et le Pantin de Mario Camus, Macho de Bigas Luna, Toreros d’Eric Barbier ou encore Goya de Carlos Saura. Mais le rôle qui l’a réellement rendue célèbre, c’est celui de Luisa Cortés, qu’elle tient en 2001 face à Diego Luna dans Et… Ta Mère Aussi ! (Y Tu Mama Tambien), un film d’Alfonso Cuarón. Également co-producteur du Labyrinthe de Pan, Alfonso Cuarón a joué un rôle déterminant dans le choix de Maribel Verdú pour incarner Mercedes, la gouvernante en charge de la demeure du Capitaine Vidal, son dernier rôle en date.
DOUG JONES
Pan / Le Pale Man
Le plus jeune d’une famille de quatre enfants, Doug Jones, qui mesure 1m92, est né le 24 mai 1960 à Indianapolis aux Etats-Unis. Il fait sa scolarité à la Bishop Catard High School puis à la Ball State University d’Indianapolis, d’où il ressort diplômé en télécommunications et en théâtre. Parallèlement, pour son plaisir, il étudie l’art du mime sans se douter qu’il en fera un jour carrière. Après avoir participé à quelques pièces de théâtre, il quitte Indianapolis pour aller vivre à Los Angeles en 1985 et se lancer dans le cinéma. Il tourne d’abord dans une poignée de séries B (Night Angel, Carnal Crimes, Magic Kid…) avant de décrocher le rôle d’un des hommes de main de Danny DeVito dans Batman le Défi de Burton. Depuis, il ne cessera de tourner, dans plus de 90 publicités et clips vidéo, notamment pour Madonna et Marilyn Manson, ainsi qu’une quarantaine de films et séries télé parmi lesquelles Les Experts, Les Contes de la Crypte ou encore Le Protecteur. Sa prestation dans l’épisode « Un Silence de Mort » de la série Buffy Contre les Vampires lui vaudra d’ailleurs deux nominations aux Emmy Awards. Au cinéma, on a pu le voir, recouvert d’un maquillage ou à visage humain, dans : Mystery Men aux côtés de Ben Stiller, La Machine à Explorer le Temps de Gore Verbinsky et Simon Wells, Men in Black 2 de Barry Sonnenfeld, Adaptation de Spike Jonze et plus récemment Doom d’Andrzej Bartkowiak.
Pour Del Toro, Doug Jones avait déjà personnifié un des cafards à apparence humaine de Mimic, et surtout Abe Sapien, l’humanoïde aquatique d’Hellboy. Dans Le Labyrinthe de Pan, il incarne deux personnages, le Pale Man, ainsi que Pan, pour lequel il a dû apprendre à parler l’espagnol ancien.
L’ÉQUIPE TECHNIQUE
ALFONSO CUARÓN
Producteur
Né le 29 novembre 1961 à Mexico, Alfonso Cuarón rêvait de devenir astronaute mais détestait tellement l’armée qu’il préféra devenir réalisateur, ce qui déplaisait fortement à ses parents. Lorsqu’il termine sa scolarité, pour les rassurer, il suit parallèlement des cours de philosophie le matin et ceux d’une école de cinéma l’après-midi. Il en est renvoyé trois ans plus tard pour avoir réalisé un court-métrage tourné en langue anglaise et décroche un boulot de gardien dans un musée jusqu’à ce qu’il voit offrir un poste d’assistant sur des films tels que La Vispera et Nocaut de Garcia Agraz.
Après une longue carrière à la télévision, il connaît un premier succès d’estime au cinéma avec la comédie noire Uniquement avec ton Partenaire (1991). Il quitte alors le Mexique pour les Etats-Unis où il réalise plusieurs épisodes de la série Fallen Angels que produit Sidney Pollack. Il réalise ensuite Une Petite Princesse, puis en 1998, De Grandes Espérances, l’adaptation du roman de Charles Dickens avec Ethan Hawke, Robert DeNiro et Gwyneth Paltrow. Trois ans plus tard, il retourne au Mexique et fonde la société de production Anhelo, dont les bureaux se trouvent dans les locaux de Warner Bros. Il réalise alors Et… Ta Mère Aussi ! (Y Tu Mama Tambien), son premier film tourné en espagnol depuis 10 ans. Très remarqué, le film reçoit un accueil chaleureux de la part du public et des critiques et remporte le Prix du Meilleur Scénario au Festival de Venise. La même année, en collaboration avec Pedro et Agustin Almodovar, il produit L’Échine du Diable de Guillermo Del Toro. Deux ans plus tard, Warner lui offre la possibilité de mettre en scène le troisième volet de la saga Harry Potter, Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban, qui hisse définitivement Cuarón au rang de réalisateur international. Suivra Paris Je t’Aime en 2005. Parallèlement à ses propres films, il poursuit ses projets de production et développe notamment Cronicas de Sebastian Cordero et The Assassination of Richard Nixon de Niels Mueller avec Sean Penn.
BERTHA NAVARRO
Productrice
Née à Mexico, Bertha Navarro s’intéresse à différents aspects du cinéma, et réalise, écrit et monte les documentaires Los que haran la Libertad et Cronicas del Olvido dans les années 70 avant de se concentrer sur la production. Elle compte déjà une dizaine de films à son actif (Reed : Mexico Insurgente, El Norte…) lorsqu’en 1992 elle produit Cronos, le premier film de Guillermo Del Toro. Suivront Dollar Mambo de Paul Leduc, Men With Guns de John Sayles, Un Embrujo de Carlos Carrera, L’Échine du Diable de Guillermo Del Toro, La Fiebre del Loco d’Andres Wood et plus récemment Cronicas de Sebastian Cordero. En 2002, elle produit Asesino en Serio d’Antonio Urrutia, dont elle avait également produit le court-métrage De Tripas Corazon, en 1986, qui fut nominé aux Oscars.
FRIDA TORRESBLANCO
Productrice
Diplômée en cinéma, communication et littérature, Frida Torresblanco commence par être assistante réalisateur sur de nombreux films, documentaires et programmes télévisés aux quatre coins du monde, parmi lesquels À Propos de Buñuel de Javier Rioyo et Jose Luis López Linares, Marathon de Carlos Saura, The Discovery de John Glen avec Marlon Brando et The Ideal Woman de Fernando Trueba. Elle devient ensuite productrice déléguée sur plusieurs séries télé (Compañeros et More Than Friends) avant de rejoindre la société Lola Films où elle produira Dancer Upstairs de John Malkovich, Rain de Katherine Lindberg, Off Key de Manuel Gomez Pereira et The Girl from Rio de Christopher Monger. Depuis cinq ans, au sein de la société Anhelo, elle dirige depuis ses bureaux de New York la production de films tels que The Assassination of Richard Nixon de Niels Mueller avec Sean Penn, Cronicas de Sebastian Cordero ou encore Le Labyrinthe de Pan. Toujours pour la même compagnie, elle supervise actuellement quatre nouveaux longs-métrages.
GUILLERMO NAVARRO
Directeur de la photographie
Lui aussi d’origine mexicaine et vivant à Los Angeles, Guillermo Navarro est un collaborateur de longue date de Del Toro puisqu’il s’est occupé de l’image et de la lumière sur pratiquement tous ses films depuis Cronos, à l’exception de Mimic et de Blade 2. Sans cesse en train de se renouveler, Guillermo Navarro utilise une palette de couleurs des plus riches qui est en parfaite osmose avec les univers créés par Guillermo Del Toro, qu’il s’agisse de Cronos, de L’Échine du Diable, d’Hellboy ou plus particulièrement du Labyrinthe de Pan, pour lequel il s’est littéralement surpassé.
Outre ses différentes collaborations avec Del Toro, Navarro, qui a débuté sa carrière dans les années 70 en travaillant sur des documentaires en Amérique du sud, a également éclairé plusieurs films d’un de ses autres compatriotes, Robert Rodriguez (Desperado, Une Nuit en Enfer et Spy Kids), mais aussi Jackie Brown de Quentin Tarantino, Au Revoir à Jamais de Renny Harlin, Stuart Little de Rob Minkoff, Spawn de Mark Dippé d’après le comic-book de Todd McFarlane, et plus récemment Zathura de Jon Favreau, ainsi que The Lost Kingdom of Maya, une émission spéciale du National Geographic qui lui a valu une citation aux Emmy Awards. Navarro travaille actuellement sur le film Night at the Museum de Shawn Levy (La Panthère Rose).
EUGENIO CABALLERO
Directeur artistique
Né à Mexico, Eugenio Caballero étudie l’histoire de l’art et l’histoire du cinéma à l’Université de Florence entre 1989 et 1991. L’année suivante, il retourne dans son pays natal pour suivre des cours de décoration au National Institute of Fine Arts (FINA) puis de direction artistique à l’Universidad Iberoamericana en 1993. Il se fait tout d’abord la main sur de nombreux spots publicitaires et clips vidéo, notamment ceux du groupe Café Tacuba, pour lesquels il collabore avec les plus grands réalisateurs mexicains et gagne deux MTV Awards. Il débute au cinéma en tant qu’assistant sur une dizaine de films, dont Roméo + Juliette de Baz Luhrmann. Parmi ses films en tant que directeur artistique, on trouve Seres Humanos de Jorge Aguilera, Asesino en Serio d’Antonio Urrutia, Zurdo de Carlos Salces, Santitos d’Alejandro Springall et Cronicas de Sebastian Cordero, également produit par Alfonso Cuarón, Guillermo Del Toro, Bertha Navarro et Frida Torresblanco. Il travaille actuellement sur Resident Evil : Extinction, le troisième volet de la saga à succès que devrait réaliser Russell Mulcahy.
DAVID MARTI
Superviseur des effets spéciaux pour DDT Efectos Especiales
D’origine espagnole, David Marti exerce dans le domaine des effets spéciaux depuis maintenant 15 ans. Si, tout jeune, il comptait se consacrer à la bande dessinée, il change rapidement son fusil d’épaule. La vision de la première trilogie Star Wars, et surtout Le Dernier de la Liste de John Huston, dans lequel figuraient de nombreuses personnalités grimées dont on révélait le maquillage à la fin du film, provoque chez lui un véritable déclic. Alors qu’il travaille dans la pub, il s’inscrit parallèlement aux cours de maquillage par correspondance de l’école Dick Smith et apprend ainsi son futur métier.
Il fonde sa propre société, DDT Efectos Especiales au tout début des années 90 et travaille dans un premier temps pour de nombreux spots publicitaires. C’est en 1994 qu’il met un premier pied dans le cinéma lorsqu’il est approché par le brillant Nacho Cerda pour réaliser le cadavre qui est au centre de l’histoire de son court-métrage Aftermath, remarqué dans de nombreux festivals à travers le monde. À la même époque, il prend en charge la totalité des effets spéciaux du film Atolladero d’Oscar Aibar. La même année, il rencontre Jaume Balagueró, un des prodiges du cinéma espagnol contemporain, et participe à ses deux courts-métrages avant de le retrouver, quelques années plus tard, sur ses trois films, La Secte Sans Nom, Darkness et Fragile, qui sont produits par la société Filmax International. Pour les mêmes producteurs, il participe aux films Faust de Brian Yuzna, Arachnid de Jack Sholder, Dagon de Stuart Gordon, L’Enfer des Loups (Romasanta) de Paco Plaza et Le Cœur du Guerrier de Daniel Monzon. Parallèlement à ces films fantastiques très marquants du cinéma espagnol, il travaille également avec les plus grands réalisateurs ibériques. Ce sont notamment Pedro Almodovar, Julio Medem (Lucie et le Sexe) et Alex de la Iglesia (Mes Chers Voisins). Récemment, David Marti a participé au tournage de Doom d’Andrzej Bartkowiak, une production Universal adaptée du célèbre jeu vidéo à succès pour lequel il a réalisé plusieurs monstres et zombies.
Les différentes créatures aux mécanismes très élaborés qu’il a conçues pour le film représentent à ce jour son plus grand défi et son plus beau travail, et marquent sa troisième collaboration avec Del Toro après L’Échine du Diable et Hellboy.
UN PEU DE MYTHOLOGIE
À PROPOS DU DIEU PAN
Dieu de l’Antiquité Hellénique, PAN (dont l’équivalent romain est le Dieu Faune) est à l’origine le Dieu des bergers et des troupeaux, avant d’être associé à la Fécondité et à la Nature (voire même à la Nature Universelle, au Tout, traduction du mot « Pan » en grec). Fils d’Hermès et de la Nymphe Dryops (ou, selon les versions, d’Hermès et de Pénélope, femme d’Ulysse), il naît avec les membres inférieurs d’un bouc et de petites cornes sur la tête. Devant son apparence monstrueuse, il est abandonné par sa mère, mais son père Hermès l’emmène sur l’Olympe, ce qui confèrera à Pan sa nature divine.
Toutefois Pan n’aime pas l’Olympe, où les Dieux rient de son aspect, et il préfère vivre dans les bois et les forêts en compagnie des Satyres, Nymphes et autres divinités de la nature.
La flûte de Pan qui le caractérise vient de la Nymphe Syrinx dont il était épris. Pour lui échapper, elle se transforma en roseau. Fou de rage de ne pouvoir la retrouver, Pan coupa des roseaux de différente longueur pour en confectionner une flûte.
Sa mauvaise réputation, Pan la doit à son odieux caractère. Détestant être dérangé dans son sommeil, il se réveillait alors avec fureur et poussait un cri terrible qui provoquait une peur panique (manifestation humaine de la colère de Pan). Il lui arrivait aussi d’apparaître par surprise aux humains pour provoquer une frayeur mortelle.
Quant à son activité sexuelle, elle n’est pas que mythique : Nymphes, Déesses et même Satyres faisaient souvent l’objet de ses ardeurs.
Cette réputation sulfureuse alliée à ses caractéristiques physiques inspireront sans doute le christianisme du Moyen-Âge qui le « diabolisera » en octroyant ses attributs au Démon, pour lutter contre le paganisme et autres traditions païennes.
Pan est le seul Dieu à avoir un jour connu la mort, que l’on peut aussi interpréter comme une représentation du cycle des saisons, et du passage de la belle saison à l’automne puis l’hiver.
Ofelia Ivana Baquero
Carmen Ariadna Gil
Mercedes Maribel Verdú
Pan / Le Pale Man Doug Jones
Le Docteur Alex Angulo
Pedro Roger Casamajor
Serrano Cesar Bea
Casares FREDERICO LUPPI
Garcés Manuel Solo
Scénario Guillermo del Toro
Producteurs GUILLERMO DEL TORO
ALFONSO
CUARON
BERTHA
NAVARRO
FRIDA
TORRESBLANCO
Directeur de la photographie Guillermo Navarro
Musique Javier Navarrete
Chef Décorateur Eugenio Caballero
Directeur de Production Victor
Albarrán
Costume Lala Huete
Maquillage Pepe Quetglas
Maquillage Effets spéciaux David
Martí (DDT)
Son Miguel Polo
Monteur du Son Martín Hernández
Effets spéciaux Reyes Abades
Effets digitaux Caffe FX